Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine
L’environnement du projet se caractérise par une certaine ambivalence. D’un côté la dimension hautement patrimoniale du site à travers la présence imposante du Château de Fougères. De l’autre, un tissu urbain plus disparate marqué par différentes périodes de construction. Cette réalité constitue une qualité pour l’implantation d’un Centre d’Interprétation du(es) Patrimoine(s). Elle révèle ce qui caractérise les villes anciennes : leur sédimentation historique. Au-delà de l’émergence d’une nouvelle modénature architecturale comme marqueur d’un signal urbain, le premier enjeu réside bel et bien dans l’articulation du projet avec l’espace public.
A la pierre des bâtiments anciens répond un béton brut de décoffrage texturé et d’une teinte soutenue. La mise en œuvre de cette minéralité contemporaine concilie d’une certaine manière changement et continuité.
Les bâtiments environnants, quelle que soit leur époque de construction, se caractérise tous par leur forte minéralité.
Le déploiement des séquences et des objets de la collection s’effectue à cheval entre plusieurs bâtiments, en l’occurrence entre l’extension contemporaine et le premier étage de la Maison de Quartier. Ce parti-pris tend à tirer profit de la morphologie de chaque espace, ainsi que de leur relation au site environnant, et offre des variations d’ambiance qui permettent de caractériser chaque thématique sans pour autant les cloisonner.
Ainsi, le patrimoine urbain de Fougères est présenté au rez-de-chaussée de l’extension, en relation directe avec l’espace public et l’accueil.
La mémoire ouvrière et les séquences relatives au développement industriel de Fougères se développent largement à l’étage de l’extension, dans un haut volume rappelant celui d’un atelier.
Architecture
L’environnement du projet se caractérise par une certaine ambivalence. D’un côté la dimension hautement patrimoniale du site à travers la présence imposante du Château de Fougères. De l’autre, le long du boulevard Jacques Faucheux, un tissu urbain plus disparate marqué par différentes périodes de construction. Cette réalité ne constitue pourtant pas un défaut, mais bien une qualité pour l’implantation d’un Centre d’Interprétation du(es) Patrimoine(s). Elle révèle ce qui caractérise les villes anciennes : leur sédimentation historique.
Les bâtiments environnants, quelle que soit leur époque de construction, se caractérise tous par leur forte minéralité. L’épaisseur des façades se lie au droit des quelques percements. Cette homogénéité relative à la matérialité des constructions se retrouve aussi au niveau des toitures, quasiment toutes revêtues d’ardoise.
En simplifiant à l’extrême, la description du paysage urbain pourrait se synthétiser en : « des bâtiments en pierre, faiblement percés, avec des toitures sombres ». Évidemment la réalité est bien plus complexe qu’elle n’y paraît, mais cette image instantanée, ramenant à l’essentiel des strates constructives, permet d’amorcer la réflexion quant à la partie contemporaine du projet.
Depuis les remparts du Château, les points de vue sur la ville en général et le site du projet en particulier nous ont convaincu de ce constat et par la suite de la nécessité de particulièrement soigner la conception de l’extension en termes de volumétrie et de modénature sur l’ensemble des façades, surtout la toiture.
A la pierre des bâtiments anciens répond un béton brut de décoffrage texturé et d’une teinte soutenue. La mise en œuvre de cette minéralité contemporaine concilie d’une certaine manière changement et continuité. Ce choix a autant à voir avec l’inscription du projet dans le site qu’avec la destination même de ce Centre d’Interprétation et des thématiques qu’il présente.
L’extension se distingue nettement dans le paysage urbain par son aspect monolithique, sans pour autant aller à l’encontre des constructions mitoyennes auxquelles elle se raccroche. La complémentarité entre ces différentes matières permettra aux constructions de se valoriser mutuellement et de fabriquer un ensemble bâti cohérent.
La densité des percements en façade est identique d’une construction à l’autre (elle est de l’ordre de 15%). Mais alors qu’elles sont uniformément réparties sur les constructions anciennes, les transparences se concentrent d’avantage au rez-de-chaussée de l’extension. Une très large ouverture s’expose sur l’axe de circulation principal et offre de larges échappées visuelles entre l’espace de l’accueil et la ville.
Légèrement surélevée par rapport au trottoir, ses proportions panoramiques font écho à la vitesse des véhicules et à une perception plus cinétique de l’architecture. Deux légers plis dans le béton encadrent cette fenêtre urbaine et décomposent le niveau inférieur de l’extension. En façade sud est réalisée une autre grande ouverture pour l’entrée principale du Centre d’Interprétation.
Scénographie
Les trois grandes thématiques présentées dans ce Centre d’Interprétation sont complémentaires et indissociables. Ce récit commun se traduit à travers l’émergence d’un paysage scénographique sobre et élégant, au sein duquel le visiteur identifiera instantanément les différents registres de présentation et de médiation.
Le déploiement des séquences et des objets de la collection s’effectue à cheval entre plusieurs bâtiments, en l’occurrence entre l’extension contemporaine et le premier étage de la Maison de Quartier. Ce parti-pris tend à tirer profit de la morphologie de chaque espace, ainsi que de leur relation au site environnant, et offre des variations d’ambiance qui permettent de caractériser chaque thématique sans pour autant les cloisonner.
Ainsi, le patrimoine urbain de Fougères est présenté au rez-de-chaussée de l’extension, en relation directe avec l’espace public et l’accueil. La mémoire ouvrière et les séquences relatives au développement industriel de Fougères se développent largement à l’étage de l’extension, dans un haut volume rappelant celui d’un atelier. Enfin, littérature et écrivains célèbres, dont bien évidemment la figure tutélaire de Jean Guéhenno, prennent place à l’étage de la Maison de Quartier, dans un espace à l’échelle plus domestique. On est alors d’avantage dans une maison.
Projet
Lauréat du concours restreint de maîtrise d’oeuvre en architecture, scénographie et graphisme sur Esquisse Plus (ESQ +) pour la création d’un Centre d’interprétation de l’architecture et des patrimoines (Ciap's) à Fougères.
Lieu
France, Fougères
Marché
Public
Surface
1 100 m²
Équipe
Projectiles, architecte (mandataire)
Wa75, graphisme
Tpfi, B.E. Tous Corps d’État
Abraxas, conception lumière
Adequat, économie de la construction
Maîtrise d'ouvrage
Ville de Fougères
Phases
CONCOURS 2020
ÉTUDES 2020 → 2021
CHANTIER 2022 → 2023
LIVRÉ 2023
© Projectiles
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