Lascaux IV

Participation au concours restreint international pour la création du Centre International de l’Art Pariétal, dit Lascaux IV

Le projet s'inscrit dans la vallée de la Vézère, nommée « Vallée de l’Homme » grâce à sa richesse en gisements préhistoriques. La grotte de Lascaux, située dans la colline homonyme, près du village de Montignac, représente le plus emblématique des sites préhistoriques de la région. L'emplacement du projet se trouve aux pieds de la colline.

Une masse minérale émerge du sol

Aux pieds de la colline

Une architecture archaïque et contemporaine

Un second Lascaux dont les fragments animés révèlent des mythes

« … on se souviendrait que deux perturbations adviennent aux yeux et de deux manières : en se déplaçant de la lumière vers l’obscurité et de l’obscurité vers la lumière »

Platon « Allégorie de la Caverne », La République, livre VI

Une pente douce nous conduit vers l’intérieur de la terre, et progressivement habitue nos yeux à l’obscurité.

Là … on est dedans. Notre unique contact avec l’extérieur est la présence très proche de la colline, une masse immuable qui garde en son intérieur le trésor. Et puis il y a le bois et plus vaguement, le ciel.

La roche offre sa brèche lumineuse comme pour une invitation. On nous dit venez, rentrez. Vivez la vraie histoire. Celle de la découverte la plus spirituelle de notre siècle. Comme préambule, une longue descente bordée d’un paysage mutant nous mène à l’entrée de la grotte, sous la taïga de l’ère glaciaire.

La grotte s’offre à nous. Elle illumine la beauté intemporelle de ses silhouettes en reliefs, par une lueur tremblante, au fur et à mesure qu’on la parcoure, pour s’éteindre derrière nous.

En sortant de la grotte, nos ombres vont et viennent dans un mouvement ascendant vers la lumière. Un peu plus loin le soleil guide nos pas vers le niveau supérieur.

Là-haut, c’est une autre Lascaux ; Celui qui déploie ses parois, en figures monolithiques face aux paysages d’hier et d’aujourd’hui ; Celui qu’on donne à comprendre, qui vous invite à vivre l’expérience, à faire le bon geste ; Celui qui vous montre ce qui est caché et qui vous dévoile son secret. Il vous parle de son histoire faite d’énigmes que l’Homme cherche à résoudre. Il vous dit qu’il y a des hommes qui pensent, qui prouvent, qui supposent et qui interprètent. Juste à côté, leurs doubles virtuels vous accueillent dans de petits théâtres creusés dans le sol, face à la colline. Ici la mise en scène emprunte un dialogue poétique entre la matière archaïque et l’immatériel technologique. Elle prolonge le geste virtuose de l’artiste anonyme.

Pour construire cette architecture, il faut creuser la terre délicatement s’appuyer sur la colline avec soin, dresser des murs avec puissance et asseoir des épaisseurs de planchers. On pense ces opérations avec une logique primaire, à la fois archaïque et contemporaine. On touche au sol de façon attentive, laissant passer l’eau de la nappe à son travers. Les murs et les structures sont justes, simples, et spécifiques à l’usage des espaces : ils ont une présence tectonique.

De l’extérieur, le bâtiment exprime une force tellurique. Sa minéralité se rapproche de celle du Château, ou du pont sur la Dordogne.

Transmettre l’émotion de Lascaux, la présence proche de ce qui est éloigné et insaisissable, est l’objet de l’espace. Ici, « Il faut lire le passé comme un futur à découvrir ».

Projet
Construction et muséographie du Centre international d'art pariétal « Lascaux IV » à Montignac (24) locaux pédagogiques, restauration rapide, boutique, acceuil, exploitation et gestion

Lieu
France, Montignac

Marché
Public

Surface
8 000 m²
6,5 ha (extérieur)

Équipe
Josep Lluis Mateo, architecte (mandataire)
Projectiles, architecte + scénographe (associé)
Setec, B.E. Tous Corps d'États
Réciproque, multimédia
Commins, acoustique
D’ici-là, paysagiste

Maîtrise d'ouvrage
Conseil Général de la Dordogne

Phases
CONCOURS 2012

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