Le Grand Musée du Parfum
Restructuration et réhabilitation de l’ancien hôtel particulier Roederer situé au 73 rue du Faubourg Saint-Honoré. L’ancienne Maison Christian Lacroix.
Concevoir la scénographie d’un tel musée est une expérience originale. Au delà de la dimension esthétique et visuelle de son contexte étroitement lié à l’univers du luxe, la dimension poly-sensorielle du parfum convoque une médiation inédite dans le monde de l’expographie. Le parcours tel que nous l’avons envisagé regroupe une somme d’expériences uniques dont certaines ont été conçues et formalisées ex-nihilo selon une première phase de conception qui a consisté à décrire et spatialiser des situations insolites sans avoir défini l'environnement architectural. Puis, une fois le bâtiment identifié, d’autres expériences ont été conçues et dessinées en jouant de la confrontation à l’échelle spatiale, et en réinterprétant et détournant les codes esthétiques et architecturaux de l’hôtel parisien.
Les formes voluptueuses et organiques du Jardin des senteurs
L’esprit du parfum convoque de manière intuitive des formes fluides. Identifiée comme l’une des pièces majeures du parcours, les formes voluptueuses et organiques du « jardin des senteurs » conçues exclusivement pour le musée du Parfum, présentent un caractère insolite. L’espace convoque la mémoire olfactive des visiteurs. Les senteurs sont des nébuleuses et composent une constellation de sources disséminées.
L’espace est ludique. Il invite le visiteur à créer son propre parcours. Les cavités diffusent des odeurs. Elles sont tenues par de fines tiges blanches émanant de l’épaisseur topographique du sol. Ces « cloches olfactives » sont délicatement lumineuses. Associées aux odeurs, elles préservent des visions, et parfois des sons.
La typologie spatiale et architecturale du bâtiment, constituée d’une série de pièces relativement isolées, renforce l’effet de la découverte dans le parcours du visiteur. Elle offre aussi l’opportunité d’inviter d’autres concepteurs à compléter le parcours. Il s’agit de deux installations : un dispositif de « gouttes numériques » par l’agence Harvey & John, un « orgue à parfum » dont le design est signé par l’anglais Jason Bruges.
L’orgue à parfums
L’espace du Labo est dominé par la présence d’un orgue à parfums original, conçu spécifiquement pour le musée.
« Les gouttes numériques » intégrées à la signalétique du musée
Portraits de parfumeurs
Sur les murs, des écrans encadrés diffusent des portraits de parfumeurs. Le visiteur déclenche une séquence animée en se positionnant face à un portrait.
La mise en scène du parfum passe par une médiation polycéphale. Le parcours orchestre une série de convocations de sens, parfois en alternance, parfois en confrontation ou association : une image qu’une odeur donne à voir ; une lumière qu’un parfum fait ressentir ; un parfum qu’un univers sonore dévoile. L’esprit du parfum convoque de manière intuitive des formes fluides. Identifiée comme l’une des pièces majeures du parcours, les formes voluptueuses et organiques du « jardin des senteurs » conçues exclusivement pour le musée du Parfum, présentent un caractère insolite. L’espace convoque la mémoire olfactive des visiteurs. Les senteurs sont des nébuleuses et composent une constellation de sources disséminées. L’espace est ludique. Il invite le visiteur à créer son propre parcours. Les cavités diffusent des odeurs. Elles sont tenues par de fines tiges blanches émanant de l’épaisseur topographique du sol. Ces « cloches olfactives » sont délicatement lumineuses. Associées aux odeurs, elles préservent des visions, et parfois des sons.
Notre réinterprétation des codes esthétiques de l’hôtel particulier parisien représente une forme d’ivresse joyeuse. En se déformant, les boiseries et les modénatures des parois des pièces d’apparat, dessinent des cavités monolithiques intégrant des expériences scientifiques sur l’identité du parfum. A une autre extrémité, des cavités présentent des odeurs associées à des lumières insolites. Le parfum a un rôle de médiation. Il est une interface sociale, une forme de masque invisible. Notre mise en scène emprunte un jeu permanent avec la notion de reflet, ceux des paysages intérieurs ou celui du visiteur lui-même, questionnant la notion de l’identité dans le rapport intime entre une personne et son parfum. Ici, des miroirs sans tain dévoilent en séquences, des objets précieux ou des extraits de messages. Là, des miroirs dégradés reflètent « le jardin des senteurs » et projette ces formes oniriques vers l’horizon.
Projet
Aménagements intérieurs et scénographie dans un hôtel particulier
Lieu
France, Paris 9e
Marché
Privé
Surface
1 300 m²
Équipe
Projectiles, architecte + scénographe (mandataire)
B52, B.E. fluides
Sei, B.E. structures
Bmf, économie de la construction
Des signes, graphisme + signalétique
Abraxas concepts, conception lumière
Cotavim, ingénierie multimédia
Anamnesia, production multimédia*
Maîtrise d'ouvrage
Parfeum
Phases
ÉTUDES 2015
CHANTIER2016
LIVRÉ 2016
© Projectiles
© Vincent Fillon
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