Musée de Lodève
L’ancrage territorial du Musée du Lodévois et du Larzac est une évidence. Ses collections paléontologiques et archéologiques témoignent de la grande richesse dont regorgent les sous-sols environnants. Ces derniers sont constitués par « la ruffe », une roche rouge datant du Permien et formée par la combinaison de sédiments argileux et d’oxydes de fer.
Inventer de nouvelles relations à partir de situations existantes, faire éclore une dialectique architecturale entre différentes époques : est-ce cela être contextuel ? Sans doute, si du moins l'on se réfère à la racine latine du mot, contextere, qui signifie "tisser des liens". La tension entre ancien et nouveau, entre patrimoine et architecture contemporaine, peut alors s’avérer fascinante.
ÉQUERRE D’ARGENT
Nomination - catégorie « Culture, jeunesse et sport », 2018
PRIX DU MUSÉE EUROPÉEN DE L’ANNÉE (EMYA)
Nomination, 2020
ICONIC AWARDS
1er prix - catégorie « innovative architecture », 2019
Le Grand Faune de Paul Dardé pèse 14 tonnes et date de 1920. C'est un dépôt du Centre National des Arts Plastiques, où était en réserve depuis 2006. Il est présenté au Musée de Lodève pour la première fois.
A l’oeuvre ici, peu de prouesses techniques ; plutôt une technicité largement éprouvée. Contrastant avec la simplicité constructive, quelques éléments plus sophistiqués prévus à des endroits précis : qualité des bétons, finitions des sols, lumière zénithale, intégration discrète de l’éclairage artificiel, traitement acoustique des salles d’exposition, dispositifs muséographiques (vitrines, réalité augmentée). Ce que nous économisons d’un côté, nous l’investissons ailleurs et de manière parfaitement appropriée, afin de fabriquer une architecture sensible et efficace, en recherche d’une certaine économie esthétique et pourtant porteuse d’une forte valeur symbolique.
GERMAN DESIGN AWARDS
Winner - catégorie « Excellent Architecture », 2020
PRIX ARCHITECTURE ET MAITRES D'OUVRAGES (Prix AMO)
Lauréat - catégorie de « la plus belle métamorphose », 2019
ADC AWARDS
Lauréat - catégorie Culture « musée / espace d'exposition », 2019
Ici, tout a été réfléchi pour rappeler la temporalité, l’empreinte, la trace, afin d’accompagner la collection permanente du musée afin de manière à faire sens.
Rez-de-Chaussée
Archéologie / Empreintes de l’Homme
Deuxième étage
Géologie / Traces du vivant
Sculture - Dessins :
Mémoire de pierre, Le Fonds Paul Dardé
Dans ce lieu complexe, la succession des constructions manquait de lisibilité. Hormis peut-être l’Hôtel Fleury, aucune d’entre elles ne réussit vraiment à se démarquer. Nous avons choisi d'intercaler une façade contemporaine marquant la nouvelle entrée du musée. La forte minéralité du projet fédère les différentes époques de construction : elle agit comme un liant, à la fois symbolique et structurant. Depuis la rue de la République, l’Hôtel Fleury est désormais visible et dégagé de toute construction parasite. Il fait signal. Cette revalorisation patrimoniale s'accompagne d'un retraitement de l'ensemble des espaces extérieurs du parvis. Dans un sol clair, se détachent des lignes de force de couleur rouge d’une largeur de quelques centimètres. Leur espacement irrégulier rappelle celui du temps passé et son accumulation inégale. Ce principe de la ligne comme marqueur du temps se décline jusque dans les expositions permanentes Sciences de la Terre et Archéologie, dont les aménagements ont été entièrement repensés.
Afin de saisir toute l'ampleur de ces collections, plusieurs niveaux d'approche sont convoqués pour une perception tout en nuances. Il s'agit d'en proposer une lecture argumentée, sensible, et non exclusivement descriptive grâce à l’aménagement de véritables paysages muséographiques identifiables, dépassant tout caractère décoratif. L'ensemble des collections est accessible à partir du nouveau patio, implanté entre l’Hôtel Fleury et le bâtiment Teisserenc reconstruit. Ce grand vide couvert et largement éclairé est le pendant contemporain de la cour intérieure du vieil hôtel particulier. Comme l’écrit Chris Younès, « …l’entrée du ciel dans le cadre du patio est le plus fascinant des spectacles ; nous voyons comment un simple carré de ciel peut, dans un espace aussi circonscrit, appeler le cosmos… ». Ce rapport à l'espace, pris au sens large, et donc au temps, nous semble parfaitement entrer en résonance avec les thématiques abordées dans ce musée : l'empreinte des formes de vie, des civilisations et des arts à travers les âges.
Projet
Restructuration, extension et muséographie de l'Hôtel du cardinal de Fleury
Lieu
France, Lodève
Marché
Public
Montant
5 850 000 €HT (Architecture)
1 420 000 €HT (Scénographie)
Surface
3 250 m²
Équipe
Projectiles, architecte + muséographe (mandataire)
Laurent Dufoix, architecte du patrimoine (associé)
Emma Blanc, paysagiste
Albert et Compagnie, consultant environnement
Bureau Michel Forgue, économiste de la construction
Ocd ingénierie, B.E. Tous Corps d'États
Polygraphik, graphisme
Hervé Audibert, conception lumière
Comment, ingénierie multimédia
Maîtrise d'ouvrage
Communauté de communes du Lodévois et Larzac
Phases
CONCOURS 2011
ÉTUDES 2012 → 2014
CHANTIER 2014 → 2017
LIVRÉ 2018
© Projectiles
© Vincent Fillon
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