Il y a à Berlin une limite ambiguë entre nature et artifice, entre géographie et architecture. Selon un certain point de vue, on peut considérer ces reliefs comme des architectures.
Selon ce même principe d’extrapolation, l’immense bâtiment linéaire de l’aéroport de Tempelhof, de par sa morphologie et son échelle, pourrait alimenter ce rapport ambigu entre nature et artifice, entre architecture et géographie.
Le grand toit : Une « baie des anges » suspendue
La forme courbe, l’échelle et la longueur de la toiture, lorsqu’on s’y trouve, donne le sentiment d’une promenade sur une corniche en front de mer face à une immensité dégagée ouvrant sur l’horizon.
En se basant sur cette vision extrapolée, nous proposons de mettre en place sur la toiture, une série de dispositifs architecturaux et paysagers, emprunts de l’imaginaire des bords de mer : Une promenade principale le long de l’horizon, des pontons en jetée, des passerelles de contournement, des cabanons, et une unique grande terrasse pour les rassemblements collectifs.
Ces architectures et infrastructures composent une suite d’événements de caractères et d’échelles variables et rythment la longue promenade le long du toit.
Parcours scénographique
L’Histoire et les histoires
L’histoire que nous avons à présenter est séquencée en trois ensembles interdépendants. Il y a l’ensemble des grands événements du 20è siècle souvent douloureux, comme la seconde guerre mondiale et les tensions du blocus. Il y a l’histoire locale, liée au territoire immédiat, une histoire forte politique et parfois poétique. Il y a aussi une somme d’histoires, celles des habitants, celles vécues et transmis oralement d’une génération à l’autre, les anecdotes enrichissantes et éminemment signifiantes.
Le parcours du musée-promenade tel que nous l’avons envisagé, se construit selon une logique à la fois spatiale et verticale. La tour n°4 peut être isoler de la lumière naturelle. On peut y installer de grandes projections et implanter des dispositifs immersifs. Nous proposons de déployer dans la tour une scénographie propre aux grands événements de l’Histoire et de disposer les histoires du quotidien berlinois au dernier niveau de la tour.
A l’extérieur, sur la toiture, un ensemble de dispositifs d’observations de territoire évoqueront des histoires symboliques fortes, propres au site de Tempelhof. Ils connecteront le passé et le présent. Également des dispositifs scénographiques déployant une partie de la médiation du musée.
