Pavillon français, 14e Biennale internationale d’architecture de Venise
BIENNALE D’ARCHITECTURE DE VENISE 2014
Le pavillon français reçoit le prix de la Mention Spéciale du jury
La modernité comme un pli
Les aménagements architecturaux définissent un système axé à 45° de la trame existante, donnant le sentiment que deux époques se rencontrent. La superposition des deux pavillons génère des espaces tampon, des limites poreuses, permettant de rendre fluide les transitions spatiales.
Une mise en scène borgésienne et kaléidoscopique
Le pavillon français a été construit en 1912 par un ingénieur municipal vénitien, suite au refus de la France de missionner un architecte, considérant l’événement comme mineur. Cette architecture est ainsi le résultat d’un non-choix. A défaut de pouvoir reconstruire un autre pavillon, nous avons voulu marquer la rupture en donnant une bonne lisibilité à l’intervention contemporaine. Un événement comme la biennale d’architecture de Venise dépasse le cadre d’une simple exposition culturelle. La biennale se présente comme un grand échiquier où chaque Pavillon est identifié comme l’une des pièces caractéristiques du damier. La force d’un pavillon réside alors dans la clarté, la rapidité avec laquelle il saisit le visiteur. Une forme de captation instantanée, d’immédiateté émotive et sensitive à travers un paysage fort offert au visiteur. Ici, un film unique est projeté simultanément dans tous les espaces. Le visiteur peut ainsi suivre le récit filmique le long du parcours. Le paysage unique généré renvoie à l’imaginaire des caléidoscopes.
Évoquer la Modernité et la propagation de ces idéaux à Venise, qui plus est au sein d’un bâtiment comme le pavillon français à l'architecture si particulière, nous interpellent forcément en tant qu’architectes et scénographes. Cette présentation pose la question de l’identité mais aussi de l’impact de la représentation française au cours de cette 14ème biennale. Le succès d’un pavillon lors de chaque nouvelle édition, réside souvent dans la rapidité avec laquelle le visiteur est saisi : une forme de captation instantanée, d’immédiateté émotive et sensitive s’offrant à lui, avant même qu’il ne découvre les nuances du parcours scénographique et les subtilités du contenu exposé. La force du propos et la simplicité de l’aménagement qui l’accompagne, l’unicité de traitement à travers le déploiement d’un paysage intérieur limpide marquant le temps de la visite, semblent être les meilleurs vecteurs pour atteindre cet objectif de réussite.
Afin de garantir les échappées visuelles entre les espaces, de gérer les croisements de flux des visiteurs et d’intégrer des zones de consultation, nous avons construits quatre parois épaisses, implantées suivant un angle de 45°et percées à leurs deux extrémités (et non plus en leur milieu).
4 salles pour 4 ensembles thématiques
Le déploiement de ces thématiques se caractérise par la déclinaison d’une même composition scénographique.
Afin de paraître cohérents entre eux et d’en souligner le potentiel attractif, les axes visuels les reliant sont déterminants. La spatialisation a été homogénéisée dans les différents espaces. Au niveau des trois salles périphériques, elle s’organise de la manière suivante :
→ un récit filmique à la dimension immersive, projeté sur le mur du fond situé dans la perspective de l’entrée de chaque salle
→ une grande maquette implantée au centre de l’espace
→ un mur graphique en regard de la projection
→ deux assises permettant de regarder le film, contempler la maquette ou lire les textes.
Projet
Aménagement du pavillon français de la biennale d’architecture de Venise 2014 : « La modernité, promesse ou menace ? »
Lieu
Italie, Venise
Marché
Public
Surface
400 m2
Équipe
Jean-Louis Cohen, commissariat du pavillon français
Projectiles, architecte + scénographe + aménagements (intérieurs et extérieurs)
Wa75, graphisme
Teri Wehn-Damisch, film
Raymond Bel, éclairage
Maîtrise d'ouvrage
Institut Français
Phases
CONCOURS 2012
ÉTUDES 2013
CHANTIER 2014
LIVRÉ 2014
© Projectiles
© Luc Boegly
© Sergio Grazia
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